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the forgotten city
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RP - koyaanisqatsi

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forgotten city
forgotten city
coventus de qheer
INRP
HRP
Sam 9 Sep - 17:18
Cinq heures. Les carillons ont tintés cinq fois. Cinq fois cinq coups. Le reflet ne s'en est jamais relevé. Il les entend encore, croit même voir ressurgir le passé à chaque dalles pierreuses passées sous ses pieds. Il y en a une, ici, qui est fragile ; alors Emilio s'arrête. Ximena est bien silencieuse depuis une bonne semaine, et c'est tout à fait à l'instar du sorcier. Il n'y a rien à dire quand un souffle s'évanouit encore une fois, même vingt ans plus tard. Sous la glace, pourtant, et sous sa propre pierre, il y a bien quelque chose de vulnérable. Quelque chose qui ne s'en va pas, malgré le temps, malgré le jugement, et ce silence salvateur qu'il a laissé pour Cethis. Peut-être aurait-il dû être heureux, ce jour-là ; celui d'avoir fait ce qui est juste. Et c'est précisément parce qu'il n'a pas ressenti cela qu'Emilio semble encore piégé à cette époque. Aujourd'hui, les litanies lors de jugements, lorsqu'ils surviennent, sont fades à côté de ce onze d'il y a vingt ans. Ce n'est guère la cinquième fois qu'il y pense.

Son comparse est laissé sans un mot, là où depuis une semaine, il semble être lui-même un fantôme errant dans les entrailles du cimetière. Le serpent est contre lui, sous sa veste qui crisse doucement lors de mouvements de bras. Emilio remonte vers l'accès à Dimittis, vers sa porte Ouest, comme il l'avait remonté ce jour-là. Ses épaules étaient moins larges et il se sentait moins lourd qu'aujourd'hui. Le crissement s'entend lorsqu'il ouvre la porte en acier, la referme derrière lui de telle façon qu'aucun veilleur ne soit troublé. Mais ils le sont forcément, à voir un fléau traverser ce havre de paix et de recueillement. Il fait mine de ne pas les voir, et ses pas le guident vers les accès inférieurs. Il n'a répondu à aucune sollicitation depuis une semaine, faisant presque de l'ombre à un mort. Le seul jour où il aurait dû ainsi être, pourtant, il se perd dans les dédales du château pour pouvoir rejoindre celle qu'on appelle Baba Yaga.

Après quelques foulées, on ne s'y tromperait pas : il y a des sonorités tout à fait caractéristiques à sa présence qui se font entendre, ce malgré la superbe isolation des lieux. C'est peut-être la première année où il cherche vaguement un contact, alors que le seul qu'il possède est celui d'un disparu. C'est précisément pour les oublier qu'il se tourne vers les vivants, pour une fois - et il n'y a jamais de mauvais choix, lorsqu'il s'y prête. La porte est fermée. Il sait qu'elle ne répondra pas s'il y frappe - la musique est trop forte pour ça. Alors il entre, referme derrière lui, se glisse là, et va s'assoir là où il s'assied tout le temps : sur une chaise qui n'est jamais occupée par personne, sauf lui, lorsqu'il s'y invite. La routine est quelque chose qui le préserve assurément.

C'est étrange, mais même cette musique a quelque chose de ravissant. Elle étouffe une partie de lui qui hurle dans le vide depuis longtemps. Emilio pose sa tête sur un pan du mur à côté duquel il est assit, comme si elle était bien trop lourde à porter aujourd'hui. Ximena sort un peu de ses flancs, hume l'air. L'œil du fléau, lui, est rivé sur le teint cadavérique du défunt qui passe sous les doigts experts de la Spatha. Ce jusqu'à ce que la concernée lui partage un regard, qu'il attrape au vol sans s'y attarder. Soutenir un regard, c'est l'œuvre des plus grands menteurs. Et aujourd'hui, Emilio n'est pas en capacité de mentir, encore moins à Marena.

@"Marena Nocturia"
forgotten city
forgotten city
coventus de qheer
INRP
HRP
Sam 9 Sep - 17:20



Koyaanisqatsi
@"Emilio Nocturia"  & @"Marena Nocturia"
11.09.22


tw accident de la route, mort, body horror

Journée encore placée sous le signe du travail. Client impromptu et inattendu, Spatha qui a répondu à l'appel sans poser de questions pour s'occuper du corps que l'on vient de ramener dans les entrailles du Dimittis. Jeune-femme quoi doit avoir à peu de choses près son âge. Le rapport d'autopsie précise que les circonstances de la mort sont dues à un accident de la route. Elle s'en serait bien doutée, étant donné l'état du corps sur sa table. Un accident, piétonne renversée à la volée. Le coventus d'Orrho se chargeras de l'enquête pour retrouver le ou la coupable si ce n'est pas déjà fait, le coventus de Mnehso se changeras probablement des poursuites pénales et de la peine encourue pour une telle chose. Tout ça ne la concerne pas, la défunte ne faisait pas partie des siens chez Cethis. La justice, ce n'est pas de son ressort. Tout comme elle n'est pas censée poser de questions lorsque la cause du décès n'est pas déterminée avec exactitude ou semble incongrue. Il n'y a que peu de mystères dans la morgue du Dimittis. L'on y vient généralement les pieds en avant, pour se préparer à y rejoindre la terre. Marena elle, s'assure seulement que le corps soit présentable lorsque c'est possible, pour que les familles puissent faire leurs adieux. Spatha qui n'est pas une enquêtrice, qui ne rêve pas que justice soit faite à tout prix lorsque ça ne la concerne pas forcément directement.

Corps nettoyé pour y voir plus clair, le sang caillé retiré soigneusement de la peau pour laisser entrevoir des ecchymoses post mortem. La posture grotesque du cou indique que la malheureuse est sans doute morte sur le coup sans vraiment se rendre compte que son heure était venue. Elle n'a à priori pas souffert, a été ramenée presque immédiatement ici tant la cause du décès devait être évidente. Au moins, Orrhun n'a pas prélevé quelques organes cette fois-ci. Un soulagement pour elle, qui n'aura pas de questions de sa hiérarchie sur ce corps en particulier. C'est qu'elle a le cul entre deux chaises, souvent. Les mensonges ne prennent pas dans ce Coventus où tout le monde les flaire de loin. Alors, pour ne pas avoir à inventer un bobard, elle ne regarde jamais avec précision si tout les organes sont bien présents dans les sacs que laissent les scies d'Orrhun. Répond que selon elle, tout avait l'air en ordre en restant évasive. Parce qu'elle ne voudrait pas perdre Romeo. Egoïsme propre à sa nature mortelle, ce sentiment de ne pas vouloir risquer de perdre quelqu'un à qui l'on tiens avant que son heure ne soit venue. Espérer que le trépas sera le plus tardif possible, pour profiter de son temps parmi les vivants en compagnie des êtres aimés. Si la mort est inévitable et même célébrée chez les Cethiens, ça n'empêche pas qu'ils sont tout de même nombreux à aimer leurs proches vivants plutôt que morts. Mourir ne fait que les rapprocher du divin, renforcer leur lien avec la dame sous le sol. Un passage clef de l'existence, qui ne doit pas être perçu comme une fin ou une tragédie. Il n'empêche que la solitude pèse sur ceux qui restent, que l'on attend sans doute avec impatience de passer l'arme à gauche pour rejoindre les disparus au sein des abymes dans ce genre de situations.

La musique pour l'accompagner dans sa macabre entreprise. Les mains posées sur la chair fraîche, à tâter pour trouver un point où elle peut travailler la chair. Rupture du fémur trouvée, craquement sec couvert par les guitares saturées qui résonnent dans sa morgue. La jambe est remise en place, suivent les côtes ainsi qu'un bras. Fractures multiples qu'elle détecte à cet endroit précis, la rigor mortis qui est à son début rendant sa tâche plus simple que si la défunte s'était déjà figée. Articulations qui sont massées, accompagnées de mouvements pour déraidir le corps avec calme et précision. Ces gestes-là, Marena les a déjà exécutés mille et une fois. Les muscles du bras traumatisé qui se détendent avec les onguents. L'odeur est forte à cause des herbes présentes dans la mixture, elle s'y est habitué depuis le temps. Mais les autres remarquent toujours quelques senteurs peu habituelles chez la Spatha.  L'encens des rituels mortuaires, les fleurs fraîches offertes aux défunts, et... Autre chose, de plus troublant que l'on ne remarque pas forcément à la première inspiration, qu'ils n'arrivent pas toujours à déterminer.

Craquement du  radius, grimace et lèvres pincées sous l'effort pour reconstituer les os. C'est là qu'elle le remarque, sur sa chaise. Il n'y a que lui pour s'asseoir dessus et profiter d'une séance de calme au sein de la morgue. Sourire adressé à l'invité tout aussi inattendu que ce corps inanimé reprenant forme sur sa table. Posture toujours grotesque lorsqu'il s'agit de la nuque de la défunte, Baba yaga retiens un petit rire en songeant que le fléau a un certain flair pour arriver lorsque les choses deviennent intéréssantes.

« Tu es arrivé pour le meilleur moment. »

Le cou tâté avec précision, les doigts de la vivante qui se pressent pour exercer un début de pression là où la nuque s'est tordue à l'impact. Est-ce la voiture ou le béton qui en est responsable ? Les mains certaines, la Spatha se saisis fermement de la chair pour la bouger dans un mouvement rapide. La tête est remise en place, dans un bruissement d'os plus fort que les autres, qui n'est cette fois-ci pas masqué par les hurlements de sa musique. Encore un brin penchée sur le côté, elle soupire et reprend son onguent pour détendre la raideur.

« Le plus compliqué, c'est généralement les doigts. Mais les nuques brisées aussi, c'est une sacré partie de plaisir. »

Oh, elle n'attend pas forcément une réponse d'Emilio. Elle le sait souvent silencieux. ça ne la change pas vraiment de quand elle se prend à converser avec ses clients.
:copyright: hannahlee

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