RP - Tête à tête empoisonné
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Pousse un long soupir alors que ses iris s'accrochent à la porte du labo, l'est d'jà crevé à l'idée de la revoir, Isabeau De Fez, gamine d'Orrhun qu'il avait, fut un temps, un peu trop secoué. C'étaient rencontrés sur les banc de l'école, la trouvait trop parfaite, trop chiante, était agacé par la vivacité d'ce crâne aussi beau qu'remplit. Tirait une étrange satisfaction à l'asticoter, s'amusait à la faire chier, l'Isabeau, elle faisait partie de ses punching-ball émotionnels, individus sur lesquels il déversait égoïstement sa colère et ses frustrations. L'avait pas revu depuis des années, aurait préféré qu'on ne le redirige pas vers elle, qu'ces cons d'la scientifique sachent faire le job. Resserre ses doigts sur la poignée d'la valise hermétique, recale le dossier sous son bras, toque à la porte, le coup est court mais sonore, actionne la cliche sans en avoir reçu l'autorisation. Makoa Immanitas pénètre dans le laboratoire, sa mine est sévère, son regard incendiaire et ses muscles tendus. L'a pas la moindre envie d'être là, le champion d'Orrho. Aurait même envoyé un d'ses agents portés échantillons et demandes d'analyses si cette affaire n'avait pas été ponctuée de quelques étranges rebondissements. Son r'gard se pose immédiatement sur la petite brune. Pensée immature traverse son esprit, s'amuse de la taille de la soit disant experte, s'dit qu'elle n'a pas vraiment grandit, cette môme qu'il dépassait d'jà lorsqu'ils étaient sur les bancs d'l'école. «J'apporte les échantillons à analyser. Une lettraille a été envoyé pour prévenir de ma venue.» Papier encré du strict minimum, s'était contenté de suivre la plus basique des procédures en lui indiquant que son aide était requise, qu'il était nécessaire qu'elle se penche sur l'analyse d'un poison retrouvé sur une scène de crime ainsi que dans le sang de la victime, un sorcier masculin, blanc, natif du pays de Galles, membre du coventus de Qheer. En y repensant, il n'avait même pas prit la peine de la signer, sa lettraille. Dépose sur une paillasse libre la valise contenant les échantillons de toxine et de sang souillé, y jette également le dossier contenant les analyses à faire ainsi que les constations faites par l'légiste. «J'aimerais que ça soit rapide.» S'emmerde pas d'un bonjour, d'un s'il te plait ou d'un merci. Les mots sont ordres et doivent être appliquer. Ainsi fonctionne Makoa Immanitas.
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la lettraile lui est parvenue en fin de matinée. minimaliste au possible, son auteur n'a pas même pris la peine de la signer.
le trirème requiert vos services et compétences dans une enquête pour homicide. la victime (homme, blanc, la trentaine, coventus de qheer) semble avoir succombé à un poison que nos équipes ne sont pas à même d'identifier.
les deux coventus ont beau être alliés depuis leur simple existence, Isabeau a parfois l'impression qu'orrhun ne sert jamais que de sous-fifre pour palier l'incompétence de leurs propres services tandis qu'orrho récolte tous les lauriers de la résolution des enquêtes. facile, quand on leur mâche la moitié du travail et que les limiers n'ont plus qu'à filer dans la direction qu'on leur pointe du doigt. mais soit, elle n'a jamais été du genre à faire des vagues. ravale sa frustration comme à son habitude et commence à faire un peu de rangement pour accueillir l'agent des forces de l'ordre. dissimule dans les placards les diverses charognes qu'elle collectionne et empile hasardeusement ses quelques encyclopédies et les nombreuses feuilles volantes qui recouvrent ses paillasses sur une seule et même table supposée lui faire office de bureau. Isabeau n'a jamais été ordonnée : avoir toutes les informations sous les yeux en même temps lui permet plus aisément de visualiser les faits que de se pencher un à un sur les moindres détails, mais elle sait que les orrho ont tendance à être plus carrés, et que souvent c'est les petits nouveaux qu'on lui envoie dans les pattes pour les bizuter. la réputation de croque-mitaine s'est depuis longtemps propagé et si la doctoresse aux cadavres se fiche de la renier, elle ne voit pas non plus l'intérêt de l'alimenter en traumatisant plus encore la bleusaille.
pensant que l'officier ne passerait qu'en début d'après-midi, elle s'installe calmement et commence à déjeuner. un sandwich jambon fromage, acheté à la volée à la boulangerie aux aurores. pourtant résonne soudain l'arrivée imminente de son invité : un seul coup, sec et retentissant, contre la porte en verre dépoli dont la poignée s'enclenche avant même qu'elle n'ait eu le temps d'avaler sa bouchée et d'autoriser l'intrus à entrer.
mais c'est loin d'être un cadet à qui Isabeau fait face lorsqu'elle se retourne, et son air offusqué se change en une expression de surprise qu'elle peine à dissimuler l'espace d'un instant.
elle commence par survoler du regard le dossier. comme d'habitude, les informations qu'il contient ne lui apprennent rien de plus concret que la lettraile. un empoisonnement ? quelle surprise, quand on demande à une biologiste de réaliser des analyses ! tourne son attention vers la valise, ignorant sciemment la requête du colosse qu'elle se bouge le train. c'est qu'elle commencerait presque à regretter d'avoir ranger ses sujets d'études les plus sanguinolents et de ne pas avoir rafraichit la pièce d'une bonne dizaine de degrés. elle emporte avec elle les deux petites fioles étiquetées
- hrp:
- oui oui elle cherche sciemment la merde mdrrrr.
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Essaie d'ignorer les remarques d'la petiote sur son phrasé, sait pertinemment qu'il parle peu, n'a pas b'soin qu'une morveuse lui en fasse la remarque, compte pas lui réciter un roman, souhaite juste qu'elle fasse son taffe, cette horripilante idiote. Voilà, à peine a t-il posé le pieds dans ce labo qu'elle l'fout d'jà en rogne. Enfoui ses mains dans les poches d'sa veste en cuir, pas très protocolaire, serre fort la doublure, se retient d'lui décocher une droite. Réussit pas à empêcher son regard d'aller gratter le plafond. Lui ordonne plutôt d'se magner, n'ajoute pas qu'il n'a pas toute la journée, même si les mots lui brûlent la gorge. S'efforce d'être aimable, sait pertinemment qu'il n'a pas l'droit de déconner, qu'l'aide de la brunette est précieuse, qu'il ne peut se passer d'elle pour le bien de l'enquête. Il reste planté sur place, l'observe prendre les fioles et se diriger vers des machines qu'elle trifouille, la regarde faire tout un tas de truc et de bidules, y pige que dalle mais se garde bien d'l'avouer. Hausse un sourcil lorsqu'elle reprend la parole, l'écoute le narguer en silence. Étire ses lèvres en un rictus alors qu'il comprend qu'elle a bien changer, la De Fez, qu'elle a prit en confiance avec les années, c'est qu'elle en serait presque devenue mauvaise. «Je suis pas venu tailler le bout de gras. Et j'suis pas non plus … Puni, désolé d'te décevoir, l'intello. Tu peux ranger ton petit air supérieur.» Fais un tour sur lui-même, inspecte rapidement l'endroit, remarque les piles de documents hasardeuses, constate à la vue de leur équilibre précaire qu'elles ne sont pas là d'habitude, dépose son regard un court instant sur le sandwich, collation abandonnée à son arrivée, réveille l'estomac du colosse qui se met à gronder. «ça sera long ? On doit retrouver le coupable au plus vite.» Réitère sa demande, aimerait vraiment qu'elle se magne, ne peut pas s'empêcher d'imaginer le coupable en liberté, prêt à frapper à nouveau, victime d'un de ses propres coup de folies. Sait que ça serait mauvais pour l'image d'son coven, que les protecteurs de la communauté ne peuvent pas se permettre une telle débâcle. «S'pourrait qu'le coupable soit malade. Une histoire de Tragédie.» Laisse filtrer des infos, espère qu'ça motivera sa cadette à se hâter.
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sent le titan se tendre dans son dos et ne peut empêcher de laisser un sourire mesquin s'esquisser sur ses lèvres. oh, elle n'est pas bien méchante, elle ne fait jamais que titiller sa patience. elle pourrait se montrer franchement plus infâme mais c'est bien drôle d'être compétente et affable de la plus horripilante des manières.
elle prélève tout d'abord une goutte de sang empoisonné qu'elle dépose sur une petite plaquette de verre qu'elle glisse sous son microscope. ajuste les règlements de la lentille d'une main tout en attrapant un carnet d'observation de l'autre. oh, mais qu'est-ce qu'on a donc là ? une sorte d'immense tomate se ballade dans son champs de vision. le stylo griffonne frénétiquement sur la page
dézoome légèrement le microscope et continue de griffonner ses observations :
l'Orrho la coupe à nouveau dans ses tribulations macabres.
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Ignore sa question, se torche avec la réponse, en a, pour ainsi dire, rien à foutre du corps humain et des masses qui le compose, se contente de briser des os dont il ne connaît même pas le nom. Brute épaisse à la culture quasiment inexistante, a passé plus de temps à rêver et à tourmenter ses camarades qu'à étudier. Lève; à nouveau, les yeux au plafond lorsque la brunette lui affirme ni prendre aucun plaisir. «On dirait pas.» Attrape une chaise, la traîne loin du bureau et s'y laisse tomber de tout son poids. Entend le métal grincer. Soupir agacé. Rumine, si ce connard n'arpentait pas les rues, à l'heure qu'il est, il serait au Trirème, occupé à asticoté son Orrho préférée. Mais au lieu de ça, il est coincé ici. En compagnie du plus horripilant lardon qu'il ne lui ait été donné de rencontrer. C'était bien sa vaine. «Génial, ça m'fait une belle jambe.» Passe la main dans sa barbe, se gratte la mâchoire, repense à l'affaire, s'repasse le dossier. Lâche une information capitale, espère qu'elle motivera la brunette, dévoile la possible maladie du meurtrier. Capte sa fulgurante réaction, esquisse un étrange rictus, à mi-chemin entre l’étonnement et la satisfaction. Semble avoir touché une corde sensible. Sait qu'les Tragédies avaient causé des ravages au sein de la Communauté, se souvint péniblement qu'elles avaient changé la vie d'la gamine. Entend sa voix s'élever et s'éteindre à la moitié de sa phrase, voit ses yeux s'écarquillés. Soupir de plus belle. «Il semblerait que la victime était appréciée. Pas d'ennemis ni de difficultés connus. Une … Amie a jeté un œil à l'affaire. Une profileuse. Elle pense qu'il ne connaissait pas son assassin. Et que le poison aurait pu faire partit d'une espèce de jeu, qu'il prendrait son pieds en faisant subir aux autres ce que lui vit au quotidien.» Expose sagement la situation avant qu'elle lui foute un livre sous le naseau. Fronce les sourcils, observe la plante avant d'lui jeter un regard circonspect. «Et j'suis censé savoir ce que c'est, c'truc ?» Se rafale sur la chaise qui couine d'plus belle. «Tu vois, tu peux t'magner le cul quand tu le veux. Et, cette ricine, tu sais comment elle a pu se retrouver dans l'corps d'ce pauv' type ? Et où en trouve ?»
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l'euphorie triomphante de la trouvaille ne fait pas long feu que déjà Makoa la ramène sur terre en grommelant qu'il n'y comprend rien et qu'il veut plus d'infos et comment ci et comment ça. isabeau hausse les sourcils, ferme les yeux, et prends sa plus grande inspiration pour rester calme. comment quiconque est apte à le supporter dans sa vie privée, elle se le demande sincèrement. sûrement pour ça qu'elle ne devine aucune trace d'alliance à son doigt.
attrape une feuille au vol et la retourne sans même jeter un coup d'oeil à son recto et un stylo pour noter les informations capitales que le capitaine d'équipe doit retenir - elle ne fait aucunement confiance à ses neurones pour retenir même les plus basiques des explications concernant le fonctionnement d'une toxine dans le corps humain. s'efforce de prendre sa voix la plus patiente, s'inspirant de Lazarus, son maître d'autrefois, comme si elle s'adressait à un moufflet plutôt qu'à un grand gaillard rempli de mauvaise volonté et de mauvaise foi.
elle lui tend le papier sur lequel elle a noté les informations de base quant à la toxicologie de la plante. bien qu'elle n'ait pas jugé nécessaire de le signaler à voix haute, elle a ajouté et souligné en bas de page
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L'est resté là, assis, sans broncher, a écouté la doc' faire son exposé sans même l'interrompre. Élan de docilité, aurait presque rendu l'homme agréable si son regard n'était pas si bourru et ses sourcils si froncés, digère les infos, essaie d'les enregistrés, vexé qu'elle ait cru essentiel de les lui noter sur un bout de papier. Attrape la feuille du bout des doigts, meurt d'envie d'la carboniser, meurt d'envie d'prouver qu'il n'a pas b'soin d'une béquille. Quitte la chaise, pouffe comme un môme dès qu'elle cause de purgatif. Rattrape aisément la fiole, les réflexes devenu vitaux depuis qu'il s'est mit à participer aux Nuits du Sang, instinct affûté et corps surentraîné, on est champion ou on ne l'est pas. «Évidemment qu'c'est pas un florakinesiste. Si, tout ce merdier, c'est vraiment une histoire d'transfert, ça réduit la liste des suspects à tout les adeptes de Dohva et de Qheer d'la Communauté.» Zieute la fiole, la fait rouler entre ses doigts. «Un Dohva ou un Qheer mourant. Génial.» A cet instant, Makoa s'dit qu'il adore son boulot. C'est qu'il en a de l'chance de devoir traqué un type mourant, un illuminé qui n'a plus rien à perdre, un gars désespéré qui ne cherche qu'à embarquer le plus de monde possible avec lui. Une occasion en or ! S'il échoue, non seulement il aura perdu son temps mais en plus, l'honneur de son coventus et de sa famille se verront souillés pour un bon p'tit bout d'temps. Quel incroyable petit veinard il est. «Orrho vous remercie pour votre collaboration, Docteur De Fez. Votre aide a été crucial à l'avancement de cette affaire. Nous vous en sommes reconnaissant.» Texte apprit sur l'bout des doigts, remerciement protocolaire lui écorche les cordes vocales. Récupère la boite, y redépose échantillons et documents, y glisse également les notes de la scientifique. «N'empêche.» Finit d'empaqueter ses affaires, s'tourne vers la brunette en fourrant ses mains dans ses poches. Muscles détendus et lèvres légèrement étirées, sait qu'il n'a pas b'soin d'verser dans la menace ou l'agressivité, sait qu'elle sait d'jà de quoi il est capable. «J'trouve ça marrant qu'on se retrouve, ici, maintenant, autour d'cette affaire. Et c'est aussi marrant qu'tu connaisses le nom et les symptômes d'une tragédie dont tu devrais t'foutre. On sait tout les deux qu'on est des putain d'égoïstes alors pourquoi t'être intéresser à un truc qui t'regarde pas ?» Prend pas de gant, la joue carte sur table, a pas envie d'sortir les crocs ni d'se retourner le cerveau pour avoir des informations qu'il finira par obtenir, que cela soit d'sa bouche ou non.
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