RP - Cut open my sternum and pull
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Quatre heures du matin, sortie de soirée, état d'ébriété évident pour Jager. Le Rhiat qui peine à marcher droit, à garder ses petits yeux ouverts et qui fouille sa poche pour attraper les clefs de sa bagnole. Oh, il a déjà conduit sous l'influence de l'alcool. Jäger bomb -il en a d'ailleurs bu un peu trop, du Jägermeister, ce soir- se pense suffisamment doué comme pilote pour rentrer chez lui sans problème. La chance insolente du fou du volant qui n'a jamais eu d'accident gravissime malgré toutes ses dingueries. Qui assure qu'il a parfaitement le contrôle de son véhicule même en plein tonneau.
Sourire niais comme à chaque fois qu'il pose le regard sur Ren sa Ferrari bien garée. Caresse sur le capot de la voiture, comme s'il s'agissait presque de sa petite copine du moment. Les clefs toujours pas trouvés dans ses poches, l'alcool qui prend le dessus et l'empêche de se concentrer bien longtemps sur cette tâche plus ardue qu'il n'y paraît : c'est qu'il a deux poches dans son pantalon de jogging. Le porte monnaie regardé un trop long moment, observé dans les détails avant qu'il ne soupire et lève les yeux vers le ciel. Le quartier de Liwgarstryd vit la nuit et tout le monde semble encore bien réveillé à une heure pareille. On entend encore la musique et les rires qui s'élèvent de l'appartement qu'il vient de quitter, soirée dans un endroit trop petit pour accueillir tout les participants mais qu'importe. C'est ce qui fait le charme de ce quartier de la communauté.
Ici on termine souvent dans une fête sans forcément connaître tout le monde. On rencontre des gens que l'on aurait sûrement pas connu autrement et Lucius il aime beaucoup ça. Social butterfly, qui s'épanouit bien plus en groupe que tout seul. S'il n'est jamais surpris de rencontrer n'importe qui n'importe comment dans ce genre de nuits d'ivresses, le voilà qui plisse de nouveau les yeux pour faire la focale en voyant un homme au loin. L'apparence lui semble familière et malgré son esprit embrouillé par le Jägermeister, son unique neurone commence à fonctionner.
« Docteur De Rosa ? »
Qu'est-ce qu'il fait ici celui-là ? Lucius il l'a toujours vu comme un vampire ou quelque chose du genre. Un peu comme un gothique qui aime trop le macabre et qui en fait son entière personnalité, parce qu'il a lu Dracula pendant un cours de litté. Ou apprécié le film de Coppola au point d'en faire une branlette pseudo intellectuelle et artistique. Mais il l'aime bien quand même, ce drôle de gars. Il le croise souvent chez le fleuriste, quand il vient toujours chercher la même chose : un bouquet de rose noires pour sa dulcinée. Petite copine qui semble rester à ses côtés, étant donné ses passages réguliers. Le Romantisme, il respecte ça Jager. Lui aussi il offrait souvent des fleurs à Dove quand ils étaient encore ensemble. Toujours est-il que le vampire gothique semble un peu embêté. Il a l'air de chercher quelqu'un ou quelque chose du regard sans le trouver.
« Tout va bien ? Vous avez besoin d'un coup de main ? »
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Les gants tachés de sang, le masque sur le visage et l’air concentré de ceux qui ne quitteront pas les lieux du crime tant que l’affaire n’est pas terminée. La victime respire encore, le décor ne plaît pas vraiment à la Scie qui aurait préféré rapatrier l’individu à l’hospitium ne serait-ce que pour opérer dans un cadre familier, avec ses outils à portée de main et une pièce réellement aseptisée. Dans cette chambre plastifiée, difficile de garder une certaine sécurité pour la victime comme pour le médecin. Pourtant, il s’en contente aujourd’hui faute de mieux, et s’applique à ne rien laisser au hasard.
“Magne-toi, ils arrivent!”
“Je ne peux pas aller plus vite. Il risque d’en mourir, et tu sais que je déteste les cadavres inutiles.”
La vie est sacrée pour le légiste, ce qui peut être paradoxal quand on y pense, lui-même travaillant plus avec les morts que les vivants. Mais c’est un point sur lequel il ne déroge pas: voler des organes, certes, à ceux qui n’en ont pas besoin pour aider ceux pour qui c’est une question de vie ou de mort. Son acolyte jure dans sa barbe, certainement gêné par tant de conscience professionnelle dans un moment d’urgence, mais Romeo ne l’entend pas. Il est occupé à recoudre correctement leur patient, son rein prélevé avec une telle minutie que la table d’opération est presque immaculée. L’organe conservé dans une glacière spécialisée attend sagement d’être transporté jusqu’à l’hospitium, où un patient le recevra dans un avenir très proche. A la clé, un joli petit pactole pour le chirurgien et le sentiment du devoir accompli.
L’acolyte qui reste en arrière, principalement pour jeter le plastique usagé et s’assurer que la victime ne perde pas la vie après un tel choc. La Scie qui embarque la glacière, débarrassée de sa tenue médicale et pressée par le temps. L’organe ne doit pas rester dans cette boîte de transport pendant trop longtemps, sous peine de devenir vite hors d’usage. Oh, il en aurait toujours l’utilité; ces morceaux humains servent généralement à plusieurs rituels, si ce n’est pour lui, d’autres porteraient un intérêt certain. Mais il n’aime pas voler aux vivants pour cela, préférant largement dépouiller les morts une fois l’autopsie terminée. C’est du gâchis de temps et d’énergie que de prélever un organe aussi minutieusement pour au final le sacrifier. Sans compter que sans résultat, il ne serait pas payé…ou tout du moins pas autant. L’argent le motive toujours plus que le reste.
Immeuble quitté, à la recherche de son taxi du soir. Mais aucune voiture à l’horizon, du moins pas celle qu’il espère. Son chauffeur semble l’avoir abandonné, peut-être pris en chasse par ceux-là même qui cherchent à les arrêter. Juron étouffé dans sa barbe, Romeo cherche une solution d’urgence. Trop tard pour demander une ambulance, en prime on lui poserait certainement trop de questions auxquelles il ne pourrait répondre. Trop tard également pour appeler un taxi, qui serait forcément peu enclin à dépasser les limitations. En prime, ces fameux “amis” les prendraient sûrement en chasse, et là…on le livrerait certainement à la police. Mauvaise idée.
Un sursaut le prend, lorsque son nom éclate dans la rue. Une voix forte, juvénile, qu’il n’espérait pas entendre de sitôt. Le légiste se retourne, les sourcils hauts sur son visage étonné, et reconnaît enfin son interlocuteur: le petit fleuriste qui lui vend ses bouquets pour la belle de ses nuits, jeune homme un peu trop niais à son goût mais on ne peut plus serviable. Il est sauvé.
“Lucius, quelle surprise! En effet, me voilà bien embêté. Je dois me rendre au plus vite à l’hospitium, mais mon chauffeur semble m’avoir oublié. Si seulement quelqu’un d’assez rapide pouvait m’y emmener…”
Le message est passé. Le fleuriste a déjà mentionné son appartenance au coventus de Rhiat, des fous du volant qui sont très - trop - souvent passés sur la table d’autopsie de la Scie. Il aurait préféré ne pas en venir là, malheureusement c’est une véritable course contre la montre qui débute ici. Romeo observe les environs, à la recherche d’ennemis qui souhaiteraient lui nuire maintenant qu’il a terminé son oeuvre, et reporte son attention sur le petit jeune. Acceptera-t-il de l’y conduire?
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Oh non, la douille ! C'est embêtant de se faire planter comme ça, lorsque l'on compte sur quelqu'un pour nous ramener à bon port. Se rappelant soudainement qu'il possède une seconde poche dans son short, le regard embrumé du Rhiat s'illumine en retrouvant son trousseau de clefs égaré.
« Vous savez quoi, ça tombe bien, j'ai ma voiture juste ici ! »
Ferrari ouverte, avant de manquer de s'engouffrer du côté passager par accident. Jager qui se ressaisit, faisant mine d'avoir simplement ouvert la porte au docteur par politesse pour lui indiquer où s'installer et le voilà du bon côté. Voiture Italienne, volant à gauche et non pas à droite comme en Angleterre. Faut dire qu'il switch régulièrement de côté, le pauvre. Le van du travail et sa Honda à droite, son bijou à gauche. Parfois c'est un peu confusant, on se demande souvent comment il fait pour se repérer. La réponse ? Il roule encore du mauvais côté parfois ou se trompe de siège en montant quand il a conduit trop longtemps d'un côté ou de l'autre. Oops. Quelle idée aussi de rouler du mauvais côté de la route ici !
« Vous m'excuserez, mais j'ai pas la clim' ou l'autoradio dans ma Ferrari Docteur. Ouvrez la f'nêtre si vous avez chaud, pis attachez votre ceinture hein. »
Oh, Jäger bomb il est habitué à ce qu'on se plaigne qu'il aille trop vite, quand il embarque quelqu'un avec lui. Si la personne n'est pas habituée à fréquenter les membres de son coventus, il ou elle a souvent tendance à pâlir en se rendant compte de ce que ça fait, d'être dans la voiture d'un coureur de Rhiat.
« C'est important la sécurité routière hm. »
Oui. Bon. A part pour les limitations de vitesse. Et les stop et les feux rouges qui ne servent à rien selon lui, s'il n'y a personne. Jager qui maintient qu'il reste maître de son véhicule en toutes circonstances. Les clefs sur le contact, le moteur qui vrombit immédiatement.
« Vous êtes très très très pressé Docteur ? Si faut que j'aille vite, faut me promettre que vous allez pas vomir s'il vous plaît, Ren c'est mon bébé. En cas de gerbe intempestive, même si je vous aime beaucoup Docteur, j'vous vire sur le trottoir en pleine marche sans hésiter ! »
D'ailleurs, qu'est-ce qui urge ? Lucius il ne sait pas trop quel type de docteur il est à l'hospicium. Vu sa dégaine, il aurait dit légiste, mais il n'aime pas juger les gens sur leur apparence. Il ne savent pas grand chose l'un de l'autre dans le fond. Lucius s'est présenté par son prénom, l'autre sait qu'il est à l'évidence fleuriste pour l'avoir croisé sur son lieu de travail. A probablement deviné qu'il était Américain avec son accent à couper au couteau qui ne partiras jamais. Romeo lui, est Italien et médecin. Il passe chercher des roses pour sa copine et... C'est à peu près tout ce que Jäger bomb en sait.
« Z'avez quelqu'un qui vous attend sur le billard en urgence ? J'vais vous aider à sauver une vie ?! »
Vraiment trop enthousiaste à l'idée de devenir le temps d'un soir ambulancier, comme saon coloc' le raton. Oh, il l'envie parfois. Iel a le droit de rouler vite sans craindre la police sous prétexte qu'il faut transporter les malades. C'est plus dur de justifier un excès de vitesse quand il faut délivrer des fleurs dans la communauté, généralement, c'est rarement une question de vie ou de mort si l'on a pas ses tulipes à l'heure.
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A la grande surprise de Romeo, le petit - jeune - fleuriste accepte immédiatement de lui filer un coup de main. Déjà, le légiste devrait se méfier d’un tel comportement, d’autant plus que le Rhiat se plante immédiatement de côté pour grimper dans son bolide. Les sourcils froncés, l’italien le jauge du regard, le jugeant un peu sous ses airs impassibles. Est-il drogué? Alcoolisé peut-être? A moins que ce soit son comportement habituel en-dehors du travail, qui sait. Tout ce qu’il connaît de lui, après tout, est son prénom et son lieu de travail. C’est peu pour faire confiance à quelqu’un, malheureusement dans une telle situation, la Scie n’a pas tellement le choix.
“Ca ira, Lucius.”
L’intérieur de la Ferrari est impeccable, comme on pourrait s’attendre d’un Rhiat. C’est amusant de constater à quel point ces petits sont tous semblables, à bichonner leurs voitures comme s’il s’agissait d’autres êtres humains. Posant la précieuse cargaison à ses pieds, Romeo obéit à son jeune conducteur et attache sa ceinture…avant de remarquer l’étrange odeur qui émane dudit conducteur. Sourcils froncés, il reconnaît immédiatement l’haleine particulière des consommateurs d’alcool. Allons bon, un Rhiat bourré au volant? A-t-il réellement besoin de mettre sa vie en danger plus qu’elle ne l’est déjà? Non, mais a-t-il le choix? Aussi non.
“Je suis pressé, oui. Mais si tu nous plantes dans le décor avec ton bolide, ce sera contre-productif. T’es sûr de pouvoir conduire dans ton état, kiddo?”
Les yeux rivés sur la rue à la recherche d’un comportement inhabituel, le légiste tente de rassembler ses esprits. En étant présent dans ce véhicule, il met naturellement le chauffeur en danger, ce qui n’est pas une bonne chose non plus. Mais d’un autre côté, il risque gros à rester dehors en attendant un nouveau taxi. Et en même temps, son collègue est toujours sur place et risque sa peau, lui aussi. En bref, la situation n’est pas idéale.
Alors qu’il s’apprêtait à répondre à un Lucius beaucoup trop enthousiaste à l’idée de faire sa bonne action du jour, une voiture noire aux vitres teintées tourne à l’angle de la rue. Sourcils froncés une fois de plus, le légiste écarquille les yeux en reconnaissant la couleur de la plaque; ce n’est pas courant de tomber sur des plaques diplomatiques humaines ici, et il n’y a pas de doute quant à l’identité des passagers.
“Démarre, Lucius. Démarre vite, et surtout n’approche pas de cette voiture si tu tiens à la tienne.”
Romeo ne tient pas à effrayer son chauffeur, aussi mentionner des dommages potentiels sur sa chère Ferrari pourrait le booster sans le faire paniquer. Du moins, c’est ce que pense l’italien, qui n’a jamais eu autant d’affection pour un simple moyen de transport. Certes, lui aussi possède une voiture chère; mais si celle-ci doit passer régulièrement au garage parce qu’elle a une ou deux rayures, cela ne lui fait ni chaud ni froid. Dans le pire des cas, s’il a un accident avec, il s’en rachètera simplement une autre.
“Es-tu vraiment SÛR de pouvoir conduire dans ton état? Tu empestes l’alcool, kiddo! C’est pas raisonnable.”
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Il est confiant en ses capacités, Lucius. Il sait qu'il est capable de conduire, ou tout du moins, il y croit assez fort pour s'en persuader et en être capable. Quand on veut on peut, c'est ce qu'on dit non?
« Mais oui Docteur. Z'en faites pas pour moi, j'vais très bien ! »
En réalité, il ne devrait vraiment pas prendre le volant, Jager. Ironique quand il insiste pourtant sur la "sécurité routière" et le port de la ceinture obligatoire pour son passager du jour. Le contact est mit et la Ferrari qui vrombit. Son neurone qui tente de se connecter, les yeux plissés dans son rétroviseur pour tenter de voir la fameuse voiture à éviter. Hein ? Pourquoi est-ce qu'un honnête docteur qui sauve des vies aurait des ennuis ? Pas sur qu'il aurait compris, même en étant sobre, que c'est à cause d'un organe... illégalement prélevé sur une victime pas forcément très consentante de perdre un rein. Cependant, au lieu de l'inquiéter, ça le fait sourire. Soudainement, Lucius se croit dans un super film d'espionnage, comme ceux qu'il a vu en étant plus jeune lorsqu'il vivant encore totalement du côté humain de ce monde.
« Vous êtes entre de bonnes mains, Docteur ! »
Le voilà qui sort de sa place sans la moindre encombre ni hésitation. Déjà un bon début, le Rhiat est capable d'effectuer une manœuvre pour s'extirper d'entre deux bagnoles dans la chaussée. Le voilà à regarder à droite et à gauche tout en roulant pour le moment tranquillement. Il surveille de loin la fameuse bagnole suspecte qui tourne aussi comme si le conducteur cherchais quelque chose :
« P'tet il voulait juste une place pour s'garer le gars non ? Pis si j'me met à rouler vite d'un coup ça va faire suspect, on fait genre tout va bien comme ça ils savent pas que c'est nous même si je sais pas trop pourquoi il vous cherchent doc'. »
Oh, puis il a plus d'un tour dans sa manche, Jager. Il a déjà échappé à la police plus d'une fois parce qu'il roulait au dessus des limitations de vitesses. Un as du volant, un vrai Rhiat qui se respecte. Qui plus est, capable de disparaître dans les ombres avec son bolide. Du moins, il l'a déjà fait avant. En est-il encore capable aujourd'hui avec sa tragédie ? Ouais, il se répèteras que vouloir c'est pouvoir, pour s'en convaincre et réussir cet exploit avec une magie qui déconne franchement.
« C'par là l'hospitium non ? »
Ouais d'un coup, il n'en est plus trop certain Lulu. Il a tourné à gauche, peut-être qu'il aurait dû aller à droite ? Ah, il finiras bien par reconnaître une rue quelconque pour se repérer dans l'espace ! Toujours sur ses gardes, un exercice fort difficile état donné sa vision brouillée et son esprit embrumé, il retiens un rot par politesse et continue d'observer son rétroviseur pour être certain qu'on ne les suit pas avec cette drôle de voiture à la plaque colorée. L'Américain est si concentré sur cette tâche, qu'il en oublie de regarder où il se trouve.
« M'sieur docteur, on va faire équipe vous z'et moi, z'allez être mon copilote comme dans les rallyes. Vous allez m'dire par où aller et moi je surveille votre ennemi pour le semer au cas z'ou. »
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Les paroles de Lucius, plutôt que de le rassurer, inquiètent davantage le légiste. Il est trop tard pour sortir de là, cependant: à ce stade, le pauvre homme doit choisir entre risquer sa vie avec un Rhiat bourré au volant, ou la perdre définitivement à cause de ses détracteurs. La ceinture bouclée, les mains crispées sur la poignée de portière et son genou à s’en faire blanchir les phalanges, Romeo se demandait s’il ne devait pas prier Orrhun de lui accorder sa protection.
“Contente-toi de quitter cet endroit le plus vite possible.”
Lucius traînait, ne semblait pas comprendre l’urgence de la situation. Quoi de plus normal pour un type visiblement plein comme une outre? L’italien avait tendance à juger les consommateurs d’alcool, lui qui ne touchait pas à une goutte par conscience professionnelle - et surtout parce qu’il ne supportait pas de perdre le contrôle de lui-même. Pas d’alcool, pas de drogue, et une hygiène de vie irréprochable. Il comprenait cependant que son cas ne pouvait être une généralité; cependant son jugement du jeune fleuriste ne changeait pas, et il n’appréciait pas d’être mis au pied du mur sans la possibilité de s’en sortir.
Le Rhiat tourna un peu trop tôt, et son passager s’en rendit compte bien trop tard. L’hospitium se trouvait bien loin de leur emplacement actuel, et avec cette voiture suspecte qui ne semblait pas vouloir les lâcher, ils ne pouvaient se permettre de s’y rendre immédiatement. La mâchoire serrée, Romeo jeta un coup d’oeil par le rétroviseur…pour constater que leurs poursuivants ne lâchaient pas l’affaire.
“Non, il faut faire demi tour. Mais pas tout de suite…MERDE!”
La voiture étrange aux plaques diplomatiques se rapprochait de plus en plus, prouvant s’il était nécessaire qu’ils ne voulaient pas simplement se garer à leur place. En réalité, il semblerait même que si Lucius n’accélérait pas, il allait avoir quelques soucis avec sa sacro-sainte Ferrari. Livide, les jambes serrées sur son paquet qui ne devait absolument pas prendre de coups, Romeo ignora les élucubrations de son chauffeur.
“Si tu veux garder ta voiture intacte, kiddo, il faudra APPUYER SUR L’ACCELERATEUR.”
La voiture se rapprochait, encore et encore, menaçante. A l’image d’un jeu vidéo, l’ennemi semblait avoir une “target locked” sur la jolie Ferrari, et ignorait totalement l’environnement.
“Tourne à droite, maintenant. MAINTENANT.”
Le stress était palpable dans la voix du légiste, qui d’un coup ne voulait pas risquer la vie de son jeune conducteur. Et si le Rhiat était désormais dans la ligne de mire de ses ennemis? Il ne pouvait pas être responsable de la mort d’un innocent…quand bien même cet innocent était actuellement en train de mettre sa vie en jeu par la consommation d’un peu trop d’alcool.
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