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the forgotten city
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AINSI NAQUIRENT LES PREMIERES DIVERGENCES
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RP - POKER FACE

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forgotten city
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coventus de qheer
INRP
HRP
Ven 8 Sep - 13:41




he can't read
my poker face

feat @"Nero Caelum" & @"Emrys Lockhart"

Il était un peu plus de 10h du matin quand le Gourra ouvrit le dernier caisson en bois rapporté de Stockholm le mois dernier. Il n’avait pas encore eu le temps de s’occuper de l’ouvrage qu’il contenait, avait seulement pu en lire quelques pages et vérifier son état lors de l’achat. Un livre aussi ancien sur Dohva et ses liens avec l'aérokinésie ne se trouvait pas tous les jours et Emrys avait préféré le garder précieusement enfermé en entendant d’avoir le temps nécessaire pour s’en occuper. Lorsqu’il avait évoqué son butin, on l’avait un peu pressé de s’y atteler. Mais le fulgurokinésiste avait répliqué d’un ton calme qu’à moins qu’on le clone et allonge ses journées de 12h, il n’était pas question qu’il s’occupe du livre sur un coin de table, entre deux autres achats et analyses. Il était peut-être brillant, mais à ses yeux, le multitâche n’était qu’une façon de dire qu’on avançait dans rien, en faisant mine de faire beaucoup. Aujourd’hui, il avait enfin du temps à offrir à ce petit bijou d’histoire et de pratiques. Car son intérêt personnel était aussi piqué, autant que s'il avait découvert un nouveau livre sur sa propre magie : Dohva était peut-être loin de lui aujourd'hui mais il garderait toujours une certaine tendresse pour le Coventus.

Assis à son bureau, les mains gantées, il retira délicatement le tissu recouvrant la couverture de cuir noir. Elle était sublime, en excellent état : sobre d’apparence, elle laissait apparaitre des volutes gravées dans le cuir quand on soufflait dessus, réagissant différemment en fonction de la puissance de l’expiration. La femme a qui il l’avait l’acheté lui avait fait une démonstration à l'aide de sa magie, lui assurant que cela fonctionnait aussi sans : une bourrasque, un souffle, même un éternuement (ça lui avait tiré un sourire), tant que l'air glissait sur la couverture, elle en révélait ses secrets. Emrys en avait été enchanté, telle sa fille devant un nouveau recueil d’illustrations.
Soufflant lentement sur le cuir, les illustrations apparurent au rythme de sa respiration. Oui, c’était bel et bien merveilleux à regarder. Mais il ne fallut pas plus de quelques secondes au Gourra pour se rappeler qu’il n’était pas un ballon de baudruche et que sa tête allait lui tourner à force de souffler dessus. Il abandonna son bureau quelques secondes pour aller chercher son ventilateur électrique, présent dans la remise. Là, il pourrait apercevoir les détails de la couverture sans frôler la crise d’asthme.

S’il passait autant de temps sur chacune des pages, peut-être que les jours priorisés pour ce livre allaient rapidement se transformer en semaines. Il n'avait pu qu'à espérer qu'on le laisse tranquille pour avancer avec efficacité : car s'il y avait bien une chose qu'Emrys détestait, c'était qu'on vienne l'emmerder.

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coventus de qheer
INRP
HRP
Ven 8 Sep - 13:42



Poker face
@"Nero Caelum" & @"Emrys Lockhart"
20 JUILLET 2022

Ma faim de connaissance est insatiable. Ce qui est paradoxal pour un Dohva, d’un point de vue strictement objectif. Parce que lorsqu’on parle “connaissance”, on pense immédiatement à Amjhir…qui sont nos pires ennemis. Autant dire que la frustration est à son comble pour un homme comme moi, qui ne peux me rendre dans la grande bibliothèque sans raison valable. Oh, pour sûr, j’ai moi-même commencé à amasser des oeuvres pour me constituer une réserve personnelle; qu’il s’agisse de fiction, d’histoire ou de sciences, les étagères présentes dans mon appartement regorgent elles aussi de trésors. Mais ce n’est rien comparé à ce qu’on peut trouver chez les Amjhir, et il n’en faut pas plus pour augmenter ma frustration à des niveaux critiques.

C’est peut-être une obsession aux yeux des autres, mais j’ai tendance à surveiller les agissements de ce coventus. Particulièrement depuis mon retour d’ailleurs, et l’enterrement de mon père où j’ai eu…disons…une petite altercation avec le Paon. Cet idiot imbu de lui-même m’a mis sur la voie d’une potentielle recherche de pouvoir de sa part, que je n’ignorais pas bien entendu, mais qui m’a tout de même interpellé. Faisant marcher l’influence de ma famille - plus que la mienne personnellement, mon nom étant haï de beaucoup trop de personnes - j’ai pu établir quelques certitudes concernant les adorateurs d’Amjhir. Les va-et-vient de leur Gourra en particulier, qui est un suspect potentiel étant donné qu’il est le seul à autant voyager chez eux. La recherche d’oeuvres rares, de nouvelles connaissances, les place en avantage tactique par rapport à nous autres Dohva. Que personne d’autre dans notre coventus le réalise est autrement plus alarmant à mon sens.

Il paraît que le Gourra a mis la main sur un bouquin intéressant, durant son dernier voyage. Un bouquin directement lié à notre chère divinité, la seule qui vaille. Cette information nous est parvenu aux oreilles malgré les tentatives potentielles d’Amjhir pour la dissimuler, et bien évidemment, nous sommes en droit de l’étudier. Pourtant, personne n’ose réclamer l’oeuvre au coventus ennemi, et le laisse l’étudier sans conséquence. C’est un non sens à mon avis, et leur donne une nouvelle fois un avantage tactique. La politique nous lie poings et pieds. Mais…pas moi. Du moins, pas temps que je ne crois pas le Paon lui-même.

J’ai fini par me décider à me rendre moi-même sur place. Pas pour ma Dohva, pas même pour ma famille…mais pour moi. Parce que je commence à sentir les limites de mon pouvoir au quotidien, en particulier depuis cette attaque où manipuler le vent et les objets s’est avéré inutile. Il me faut plus de pouvoir, plus de compétences. A ce stade, ça deviendra bientôt vital pour moi, et pour tous les autres Dohva…non: pour les autres Caelum qui sont un peu trop souvent visés à mon goût. “Ne va pas foutre le bordel pour rien là-bas, Nero!” que mon idiot de frère a osé me dire. “Ne nous balance pas dans une nouvelle guerre!” Mais je n’ai pas l’intention de faire de vagues. Du moins, si vagues il y a, elles ne viendront pas de moi. En revanche, je ne me laisserai pas faire en cas d’attaque.

La grande bibliothèque ne vole pas son nom. Ce n’est pas la première fois que je pénètre dans un tel endroit, malheureusement suite aux tensions entre nos deux coventus, je n’y ai pas mis les pieds depuis des années. Etrangement, rien ne semble avoir bougé depuis ma dernière visite. Ce qui n’est pas forcément pour me rassurer, puisque l’autre fois…le Paon lui-même s’est pointé et m’a coupé dans mes lectures. Oh, pas parce qu’il m’a personnellement viré de son petit cocon; juste parce que son visage a suffit à me dégoûter à jamais de ce lieu. Je me suis donc juré de ne plus y remettre les pieds, du moins pas tant qu’il est sur place. Or, aujourd’hui, il s’est absenté…et c’est une aubaine pour moi, une occasion que je ne laisserai pas passer.

Si je n’étais pas là avec un objectif précis, je pourrais me perdre dans ces allées absolument magnifiques, à lire tout ce qui me tombe sous la main en appréciant l’odeur si particulières des vieux livres. Malheureusement pour moi, l’éloignement du Paon ne durera pas éternellement et il y a un chef d’oeuvre ultime qu’il me faut récupérer avant toute chose. Chef d’oeuvre qui se trouve bien entendu en possession du Gourra, et Gourra qui…ne semble pas avoir quitté son bureau depuis un moment.

Nous n’avons encore jamais échangé, lui et moi. Parce qu’il n’est qu’un Amjhir, parce qu’il vadrouille partout et ne quitte pas cette satanée bibliothèque lorsqu’il rentre au bercail. Par principe, je le déteste autant que tous les autres; je m’attends à ce que lui aussi me porte cette même animosité, le propre de deux coventus que tout oppose. Aussi, c’est avec un air suffisant et une assurance à toute épreuve que je m’approche.

“Je vois que vous avez enfin ouvert ce bouquin.”

Je juge sa posture, son outil peu conventionnel - un ventilateur portable, réellement? C’est donc ça que font les non-aéro? - son air fatigué mais concentré. L’utilisation de l’oeuvre est réellement intéressante, et j’ai déjà hâte de m’y plonger moi-même.

“Parfait. Je vous l’emprunte pour une durée indéterminée, il n’a clairement aucune raison de se trouver entre les mains d’un Amjhir.”

Toujours aussi suffisant, j’approche la main vers le livre sans plus donner d’importance à son détenteur…


:copyright: Adorebassett
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Ven 8 Sep - 13:42




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feat @"Nero Caelum" & @"Emrys Lockhart"


Il entendit bien une porte s’ouvrir. Puis une autre. Mais Emrys était si concentré sur l’ouvrage qu’il ne releva même pas la tête : quiconque s’introduisait dans la Grande Bibliothèque y venait toujours avec une idée ou un livre à trouver, pas simplement pour se promener comme on le ferait dans le quartier de Liwgarstryd. Si on avait besoin de lui, on le lui ferait savoir. En attendant, il y avait les quertzals pour lui laisser l’espace et le temps nécessaire à l’étude de ce livre. Espace et temps qui furent réduits en un bruit de boitillements qui ne lui fit toujours pas relever les yeux, même si son esprit s’affutait déjà. Si on venait ici, dans ce bureau, à cette heure matinale, il ne pouvait s’agir que de quelques personnes : sa femme, sa fille, son chef ou un abruti qui avait confondu la porte de la Bibliothèque à celle de l’Hospitium. Et au vu du pas lourd, cela ne pouvait être les trois premier.

Le ton arrogant lui fit rouler des yeux intérieurement. Le Gourra releva à peine le menton, prunelles azures qui vinrent s’accrocher à celle claires du Dohva. Il comprit qu’il avait fait erreur : ce n’était pas un abruti, juste un Caelum. Car si Emrys ne cachait pas son amitié pour le Coventus ennemi du sien, il ne dissimulait pas non plus la haine viscérale qu’il ressentait à l’encontre du jeune Nero, revenu d’un périple qu’il aurait dû prolonger encore quelques décennies. Dommage pour la Communauté.

En voyant la main approchée, Emrys releva la sienne soudainement, tapant du bout des doigts celle de l’aérokinésiste comme on chasse une grosse mouche.

- Nous ne sommes pas dans un magasin de jouets ici, M. Caelum. On ne touche pas sans demander l’accord des adultes.

La tête se releva finalement, l’air assuré venant buter contre celui suffisant du Dohva.

- Et ce livre a toutes les raisons de se trouver ici. Dois-je vous rappeler qui en est le spécialiste dans la Communauté ? Votre voyage vous a peut-être fait oublier les bonnes manières, à moins qu’elles aient sauté une génération dans votre famille. Déguerpissez.

Il n’avait pas de temps pour lui. N’aurait jamais de temps pour lui. Pas après ce que Nero avait fait subir aux jeunes Amjhir il y a de cela de longues années. Car si Emrys était touché d’une tragédie, sa mémoire, elle, ne vacillait jamais, surtout quand il était question de violence gratuite et de vengeance puérile.

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