RP - under the moon
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forgotten city
coventus de qheer
INRP
HRP
Elle s’accroche à tes tripes, insondable. Elle rugit d’un chant silencieux, résonne à travers ton échine qui frémit dans un soupir fugace. Elle gorge, déborde du vide qui te possède. Il se propage, ce blizzard ardent, cet incendie frigide, une glaciale rage qui palpite à travers tes artères, qui résonne dans tes tympans. Les traits qui se figent, rictus factice qui s’efface de ton visage. Tes démons qui surgissent, encore une fois, du néant, une nouvelle tempête s’annonce dans les abîmes de ta psyché. Les crocs brûlants, les serres tranchantes, impitoyables, ils prennent d’assaut chaque parcelle de ton esprit brumeux, égarée dans l’horizon. Iris figés vers l’infini de la nuit. Ton unique royaume, ton dernier refuge, sous le manteau d’ébène et parsemé d’étoiles de Rhiat, tu contemples l’astre argentée, telle une enfant qui attend patiemment une réponse, un signe du divin. La promesse d’une éternelle félicité, le rêve d’un lieu ou d’un instant où tu connaîtrais plus ce tourment. Ce chant dissonant qui gronde à travers ton crâne, qui envahit chaque parcelle de ton être jusqu’à perdre, peu à peu, toute notion du monde qui t’entoure. Il n’y a pas que la morsure du soleil qui te déchire, celle-ci, tu y échappes au cœur de la nuit. Il y a autre chose, une damnation contre laquelle même le voile épais des ténèbres ne peut lutter. Toi-même, ton propre être dysfonctionnel. Tu es ta propre ennemie.
Une profonde inspiration, avant de recracher lentement, vers les cieux, un fin brouillard d’ivoire, accompagné du parfum morbide de la nicotine, du goudron, de l’arsenic et d’un autre produit chimique. Addiction morbide. Tu finis par la jeter à tes pieds avant de l’écraser. Mirettes qui se closent tandis que dans tes oreilles vibre quelques notes, mélodie rock exotique qui peu à peu semble envoûter ton corps. Tu ne saisis aucunement le sens des paroles, bien que tu connaisses cette langue, tu ne la comprend pas. Tout ce que tu retiens, ce sont les rift de la guitare et une seule et unique phrase que tu murmures au rythme du morceau.
Je veux changer… A peine audible. Tandis que tes mouvements, un premier temps timides, semblent se libérer peu à peu. Une tentative d’air guitare se matérialise entre tes doigts dans l’obscurité, des notes qui vibrent silencieusement, distraitement et mal habile. Un rythme que tu as du mal à suivre, sous les rugissements incessant de tes démons. Cette rage infâme qui te déchire les intestins. Une bataille acharnée se livre en toi. Pourquoi ?, cette pensée vient rompre ce semblant d’insouciance en lutte contre cette incendie qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans ton crâne.
Tu pestes, tu rugis. Si seulement je le savais, j'me prendrais pas autant la tête. Bordel ! Ras le cul de moi. Un soupir, à mi-chemin entre frustration et lassitude. Si seulement j’avais pas oublié ces putains de bières au garage… Pauv’ conne. En t’adressant à toi-même. Quelques mots, une insulte, qui s’égarent dans la nuit. Et ton regard qui s'égare une nouvelle fois par delà l’horizon, par delà les frontières de Communauté. Tu contemples l’autre côté, comme si c’était l’au-delà. Le silence s’abat, te laissant seule, avec toi-même.
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