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Les relations humaines ne sont jamais simples. Que ce soit celles qu'il faut entretenir pour les faire perdurer, celles qu'il faut surveiller attentivement en attente d'une trahison inévitable, celles aux quelles il faut mettre court. Mais les plus complexes sont les suivantes : celles qu'il faut commencer. Il est bien plus facile pour le Paon de couper les ponts, sans remords, que d'aller vers les autres. Si l'asiatique reste confiant, il n'apprécie pas pour autant. Surtout que le charme s'avèrera quasi inutile. Observant de loin une tignasse brune penchée sur des livres, le voilà qui soupire et lève les yeux au ciel.
Pas la même divinité, mais les mêmes capacités. Bénis d'entités différentes mais possédant les mêmes pouvoirs. Si parfois cela mène à une compréhension mutuelle immédiate, à d'autres moments c'est plus complexe. Un numéro de charme ne fonctionnera pas forcément s'il est trop direct. Mieux vaut la subtilité pour ne pas être immédiatement démasqué. Et pour cela, il n'y a même pas forcément besoin d'user de la fulgurokinesis. Une politesse mielleuse à souhait suffira. Sans doute semblera-t-elle même plus authentique sans la moindre magie à détecter ?
Sourire commercial. Un petit plateau dans une main, avec deux tasses de bon café. Jolie porcelaine et grains fraîchement moulus. Invité de marque, qu'il faut traiter avec la plus grande considération. Toutes les âmes finissent par se croiser au sein de la grande bibliothèque, lieu du savoir ouvert à toutes et à tous. Si Shigure apprécie certains visages plus que d'autres au milieu des longues allées remplies de livres, le maître du savoir garde conscience qu'interdire l'entrée à certaines personne serait mal vu. Une mauvaise image publique de sa personne et donc par extension, des enfants d'Amjhir. Ah, qu'importe. Il présente bien, malgré le fait que tout le monde ne le pense pas forcément très légitime. La Gourra en premier, mais le numéro de charme prendra bientôt place pour rentrer dans les bonnes grâces de cet homme parfois trop direct à son goût.
« Ah, De Santis. Quelle agréable surprise. »
Coupelle ornée d'un bon expresso. Sourire toujours poli sur le visage de Shigure, qui s'installe de l'autre côté de la table. Si la grande bibliothèque est généralement très silencieuse, l'endroit reste un lieu de vie. Les quertzals sont assez loin pour ne pas entendre la conversation, il n'y a pas d'autres lecteurs dans les parages. L'histoire de l'art, ah. Vaste sujet, en témoigne les étagères bien fournies entourant les deux sorciers.
« Pardonnez moi de vous interrompre dans vos études, mais m'accorderiez vous un peu de votre temps pour que nous partagions une tasse de café ? »
Paon plus décontracté qu'à l'accoutumée. Pas de veste de costard en ce bel après-midi de Juillet. Simple chemise blanche bien repassée, pantalon noir et lunettes vissées sur le nez pour conserver l'image d'un homme intelligent. Mais également pour l'aider à mieux voir. Allant même jusqu'à remonter quelque peu ses manches, pour laisser entrevoir de l'encre habituellement dissimulée. Jamais il n'a encore eu l'opportunité de réellement discuter avec l'apprenti de Sirius dans un cadre plus privé. Il faut dire que l'Italien l'intrigue. Lui aussi est un parvenu, tout comme lui il y a une vingtaine d'années. Nouveau venu qui se hisse rapidement derrière le chef du Coventus de Nyankhe, probablement tout aussi ambitieux que le plus âgé des deux. A-t-il lui aussi usé d'un charme sur Sirius ? Il serait bien indélicat de lui demander les détails.
« Il est bien rare que j'interrompe les lecteurs, mais en vous voyant je n'ai pas pu résister. J'aimerai officiellement faire votre connaissance, voyez-vous ? Nous n'avons pas encore eu l'occasion d'apprendre à nous connaître vous et moi. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop d'être si curieux ?... C'est que j'aime particulièrement les gens comme vous, Veleno. Ceux qui ont un véritable potentiel. Sans vouloir paraître trop arrogant, j'ai généralement un bon flair pour savoir qui iras loin ou non dans la vie. »
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Les perles roulaient entre ses doigts, rythmant le fil de ses pensées. Sage Veleno s'était retranché dans un coin de la Grande Bibliothèque, avait prit possession d'une imposante table de travail et y avait étalé cinq ou six livres, il n'avait pas réellement compter. Il était rare de le trouver en ce lieu, lui qui d'ordinaire déléguait ce genre de travail, avait l'impression de ne pas avoir toucher à un bouquin depuis d'innombrables années. Avait retroussé les lèvres, légèrement dégoûté, en voyant que tout les ouvrages étaient en anglais, aurait pourtant du s'en douter. A croire qu'il ne s'était toujours pas adapté. Avait laisser son regard voguer sur les différents habitants de la tour, passant sur les visiteurs et les employés, analysant les corps plus que les esprits. Superficiel Veleno. Avait fini par, difficilement, se concentrer sur les livres qu'il avait sorti. Cherchait à retracer le chemin d'une toile aperçue quelques jours plus tôt chez un hideux et désintéressant collectionneur, homme de peu de mot affirmait vouloir lui vendre un tableau que l'on disait maudit, et que l'homme affirmait être aussi rare qu'authentique. Et même si cette déclaration avait laissé l'italien sceptique, le Sirius avait insisté pour qu'il en vérifie l'exactitude, après tout, n'était-ce pas ce que les De Santis faisaient de mieux, s'occuper des œuvres maudites, apportant malheur et désolation, lorsqu'ils ne s'occupaient pas carrément de sarcophages et d'objets de tortures ? Fugace état de concentration brisé par une voix qui ne lui était pas inconnu, expiration sonore marquait sa frustration alors qu'il releva les yeux, d'argent parés, vers l'inopportun. «Ah, Monsieur Moriyama.» Lâcha son collier, posa le coude sur la table et déposa son menton dans le revers de sa main, sourcil arqué. Le Paon avait toujours été cordial et on ne peux pas dire que sa compagnie lui avait déplut, les quelques rares fois où ils s'étaient croisés, au détour d'une réunion, mais ils étaient loin d'être familiers et Veleno lui sentait l'âme d'un flagorneur. Prit une seconde pour l'examiner de la tête au pied, sourire poli, lunettes ajustées et bien entretenues, tenue soignée, simple, banale, morceaux d'encrages débordaient des pans de tissus, un tatoué, enfin un détail intéressant. Cela ferait toujours un sujet à aborder si d’aventure, un silence gênant venait à s'instaurer. «Je ne sais pas si on peut réellement parler de surprise. Toute la Communauté doit déjà être entrée dans ce bâtiment.» N'avait pas réellement l'air à sa place, l'italien au visage pailleté, au pantalon bicolore et au haut légèrement transparent, avait plus l'air d'aller clubber qu'étudier, savait qu'une âme bien pensante le trouverait trop vulgaire pour le maître des lieux, eut un rictus amusé à cette pensée. « Oh ! Non, je vous en prie, faites ! Asseyez vous dont. Vous êtes chez vous après tout.» Appuya ses propos d'un ample mouvement de la main, désignant la chaise qui lui faisait face. Pencha légèrement la tête sur le côté alors que le Paon avouait apprécier les gens dans son genre. Plissement de nez, légère dilatation des narines, il était déjà ennuyé de voir son ego être soigné de la sorte. N'avait pas très envie de passer son après-midi à entendre un parfait inconnu le couvrir d'hypocrites louanges, autant attraper le bras du premier client du bar du coin et le traîner à l'hôtel, là, au moins, il saurait que les compliments seraient mérités. «Pietoso adulatore.» lâcha t-il dans un soupire. «Sans vouloir me montrer irrespectueux, cher monsieur ...» Commença t-il en se penchant légèrement en avant et en baissant le ton. «Léchez vous les bottes de toutes les personnes qui rentrent dans votre Bibliothèque de peur qu'elles en salissent les allées ou est-ce, avec le café, un privilège que vous me réservez ?» Les lèvres étirées en un large sourire et les pupilles pétillantes de curiosité, irrespectueux Veleno observait avec une attention non dissimulée le visage du Paon, savourant la moindre expression que si formerait. «A moins que toutes ces jolies courbettes aient pour but de masquer la présence de je ne sais quel incroyable poison dilué dans une de ces ravissantes tasses. Ce qui serait surprenant au vue des relations cordiales entre nos coventus, mais ... J'ai ouï-dire que les génies étaient des gens vicieux.»
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- trad:
- Pitoyable flatteur.
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« Ah, je vois. Vous préférez donc l'honnêteté, De Santis ? Soit. »
Qu'est-ce qu'ils ont tous dernièrement, à être si directs ? Depuis quand les gens ne sont ils plus capable de faire un brin d'hypocrisie ? Sourire crispé, en ajoutant simplement un sucre dans son café avant de le touiller.
« C'est en effet un privilège que je vous réserve. J'ai généralement autre chose à faire, je ne suis plus un apprenti au sein de ce coventus, depuis bien longtemps. »
Terminé pour lui d'amener les cafés, de classer des livres. D'utiliser son charme sur les visiteurs un peu trop aigris au sein de la bibliothèque quand il officiait en tant que quetzal. Plus besoin de courir après celles et ceux ayant dépassé le délai d'emprunt pour exiger le retour des ouvrages sous peine d'être tazé, lorsqu'être mielleux n'impressionnait pas.
« Comme vous le dites si bien, je n'ai aucun intérêt à vous empoisonner étant donné les bonnes relations entre nos coventus. »
Le voilà qui retire ses lunettes pour les poser sur la table. Souffler sur la tasse et ainsi éviter une buée qui lui donnerait l'air bien bête en face de l'apprenti de Sirius. Paon qui pose un coude sur le bois, qui croise les jambes pour le regarder après une gorgée.
« Une simple courtoisie, pour entretenir le lien entre nos Coventus respectifs. Pour apprendre à vous connaître également, nous serons amenés à travailler ensemble lorsque vous serez à la tête de Nyankhe. »
L'italien est jeune, vingt ans de moins. Presque vingt ans de moins. Qui sait combien de temps le chef des autres fulgurokinésistes tiendra encore ? Shigure pour sa part ne compte pas partir de son trône de si tôt. Oh un jeune ambitieux pourrait arriver. Mais il en faut, pour réussir à faire du Paon un Dindon. Trop paranoïaque pour se faire séduire facilement, trop exigeant pour trouver un successeur qui lui convienne. Le Paradisier actuel n'était clairement pas la personne qu'il avait envisagé. Il lui faudrait une bonne occasion de lea démettre de ses fonctions sans passer par la case de l'empoisonnement. Si le meurtre de la grand-mère Caelum remonte à il y a longtemps maintenant, celui du Père (avec le quel il n'a réellement rien à voir) est bien plus récent. L'Asiatique se sait surveillé par le coventus de Dhova, qui n'attend qu'un faux pas.
« Un chef jeune avec de nouvelles idées est toujours bénéfique. Mais mon Paradisier n'est pas encore en mesure d'assurer ce rôle, je ne pourrais malheureusement pas bénéficier d'une retraite anticipée. »
Pas qu'il en ait envie, de toute manière. Quarante ans, c'est encore jeune. Il n'est pas un vieux croulant octogénaire. Paon qui s'entretient, probablement avec le charme, pour paraître plus frais qu'il ne l'est réellement.
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Observa la bouche du fidèle d'Amjhir se tordre en un sourire crispée, ridicule grimace arracha un ricanement à l'italien. Bel oiseau décontenancé par des élans de franchises, paon aux allures de pigeon préférait roucouler que de dévoiler le fond de sa pensée. Tendances manipulatrices évidentes. Un homme dont il serait bon de se méfier. Un homme qui, de seconde en seconde, gagnait toujours plus en intérêt. «Dans ce cas, je suis absolument ravi d'avoir eut le droit à un si joli serveur.» Attrapa la tasse du bout des doigts, les lèvres étirées en un rictus charmeur, il en inspecta le contenu. Prêta attention à la couleur du breuvage, à son odeur, le remua même. Médita sur le choix de l'expresso, démarche risquée que de lui offrir une boisson dont seule sa nation en maîtrise l'art de la confection. «Lorsque nous étions enfants, ma mère avait pour habitude de nous dire que pour survivre, nous devrions regorger de prudence.» Jeta un regard aux alentours. «Après tout, nous sommes sur votre territoire. A l'écart des indiscrets. Les seules personnes que j'ai vu roder dans le coin étaient sous vos ordres. Il serait donc aisé de me mettre à mort, de déplacer mon corps et de faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre.» Reporta ses sombres iris sur le Paon qu'il continuait de gracier de son sourire enjôleur. Cette simple idée lui arracha un frisson d'excitation. Quelle douce plaisanterie pour lui que de mourir empoisonné, espéra que si ce jour devait arriver, le légiste chargé d'analyser sa chaire comprenne l'italien et soit suffisamment dégourdi pour saisir toute l'ironie de la situation. «Dans ce cas, je ne crains que vous ne soyez déçu. Nyankhe ne risque pas de changer de chef de sitôt. Notre adorable vieux bouc est plus qu'accroché à son trône.» Trempa ses lèvres dans le noir breuvage, savourant le goût de ce café qu'il qualifierait aisément de passable. «Hm. Et n'allez pas croire que je cherche à faire preuve d'irrespect ou de méchanceté en traitant le Sirius de bouc, se sont de fabuleux animaux. Plus qu'utile.» Reposa sa tasse en gloussant, s'était imaginé, durant une fraction de seconde, lire l'avenir dans la caboche rôtie de son mentor. «J'avoue ne pas être encore très au fait des fonctionnements des autres coventus dans cette ville. N'est-ce point vous qui choisissez votre remplaçant ? Si il n'est pas encore à la hauteur, peut être faudrait il revoir vos critères de sélection.» Se recula dans son siège, sentit son dos s'étaler contre le dossier, imita le plus âgé, croisant à son tour des jambes. [color:7041=f1b952]«Et puis, vous êtes encore jeune, je suis sûr que des tonnes de formidables idées continuent de se balader dans cette charmante petite tête. Vous avez encore du temps avant de votre cervelle ne soit gangrenée par la vieillesse. Oh ! Excusez moi.» Plaqua sa main devant sa bouche, les yeux exagérément ouverts. «J'en oublie mes manières. Il est évidemment que la franchise vous désarçonne. Je devrais vous suivre plutôt que vous forcez à jouer selon mes règles. Veuillez bien mettre cela sur le dos de la fougue de la stupide jeunesse.»
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Faire disparaître un corps demande une certaine logistique. Un assassinat c'est également quelque chose que l'on prévoit. Le Paon a appris de ses erreurs, depuis le meurtre orchestré de l'ancienne fondatrice sous couvert d'une fausse tragédie fulgurante. Un étouffement rapide, la vieille partie en un éclair. Les soupçons qui ont bien failli lui coûter son trône à peine acquis, le successeur offert à Dohva pour prouver sa bonne foi et son innocence. Ah, mais quel merdier. Songer à tout cela et ressasser les erreurs n'est pas une bonne chose.
« Qui aime bien châtie bien. Un surnom original qui est donc une preuve d'affection, si je comprend bien, à l'égard de votre Sirius. J'avoue ne pas être familier avec l'utilité des boucs en particulier au sein de notre écosystème, mais je vous crois sur parole. »
Se faire surnommer le pigeon ou le vieux, ça ne lui plairait pas à Shigure. Le don du charme fulgurokinésiste bien maîtrisé par le Paon, encore en bon état dans sa quarantaine et ça surprend. Petit homme coquet et vaniteux qui passe une bonne heure tous les matins à se pomponner quasi religieusement.
« Oh oui, je resterai tant que mon Coventus a besoin de moi, c'est évident. La Gourra et moi-même travaillons d'ailleurs sur une nouvelle mesure pour aider les enfants de notre divin en ce moment-même. Pour le moment, je ne peux vous en dire plus malheureusement. Tout comme je ne vous ferais pas l'affront de vous demander quels sont actuellement les projets de Nyankhe, par courtoisie et soucis de discretion. »
Même si dans le fond, il crève de savoir ce que font les autres Coventus. Pas nécessairement les autres fulgurokinésistes en particulier, mais tous. Être au courant des choses est une bonne manière d'évaluer la situation politique de la communauté, de surveiller le moment opportun quand l'opinion publique sera au plus bas et frapper Dohva dans un moment de faiblesse. Placer Amjhir -et lui-même- en sauveur. Coup d'état que le Paon planifie avec patience, en rongeant son frein pour ne pas s'emporter trop vite.
« Ne vous excusez jamais de votre jeunesse, De Santis. C'est tout naturel, j'étais moi aussi plus impétueux à votre âge et c'est une bonne chose. La vie suit son cours chez tout le monde. »
Quel âge a-t-il au juste, l'Italien ? La vingtaine oui. Jeune et frais. Mais de là à savoir l'année exacte de sa naissance, Shigure n'en sait rien.
« Le choix de mon Paradisier, ah, c'est une longue et sordide histoire. Mais disons que celui qui est actuellement désigné comme mon successeur n'était pas mon premier choix. Je n'aime pas me rappeller du début de mon règne en tant que Paon, beaucoup de mauvais souvenirs. D'accusations infondées de la part d'autres Coventus. J'étais encore jeune et inexpérimenté, j'ai cédé au chantage de Dohva pour dire les choses simplement. Parce que je n'avais pas encore suffisamment d'expérience pour maintenir mon autorité, les Caelum en ont profité pour déstabiliser les Amjhir. Les changements de pouvoir sont souvent des périodes instables et les charognards en profitent pour affaiblir les autres. »
Petite gorgée de café et soupir retenu. Mieux vaut donner une version dépeignant les Caelum comme les vilains de cette histoire à l'apprenti de Sirius.
« C'est pour cette raison que j'espère que votre vieux bouc vous prépareras suffisament bien. Afin que vous ne soyez pas vous aussi visé par les vautours qui en veulent toujours plus. S'ils s'en sont pris à Amjhir, qui peut affirmer que les autres fulgurokinésistes de cette communauté ne seront pas leur prochaine cible lorsque votre heure sera venue ? »
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L'hilarité qui redoubla lorsque le Paon répondit au surnom qu'il avait si gentiment offert à son mentor, avoua dans un murmure: «Oh, mais je n'ai jamais parler d'un apport à notre écosystème.» Les mots suivit par le plus angélique des sourires, l'image qui se dessinait de plus en nettement derrière ses cils lui faisait presque envie. C'est qu'il en serait presque venu à l'idée de mettre réellement à mort le seul homme qui l'empêchait d'atteindre ce trône qu'il avait tant convoité, gamin à la tête faite pour être couronnée. Notait, dans un coin de son esprit, chacun des mots éjectés du bec du Paon. Savait qu'il était bon d'avoir des nouvelles de ses alliés, tout comme de ses ennemis, savait aussi qu'il devrait creuser cette piste, voir où elle mène, histoire de ne pas être prit au dépourvu. «Vous êtes bien le premier à me dire une telle chose. Que cela soit mon Sirius ou mes parents, les adultes ont toujours émit le souhait de me voir plus … timoré.» Propos accentués par un mouvement de la main, vaguelette dessinée dans l'air, remous dont l'on tolère les mouvements. Mais, Veleno, il n'a jamais aspiré à être plus sage, lui, il avait toujours laissé la bienséance et la bonne tenue à son reflet. Autre face de cette terrible pièce qu'étaient les jumeaux De Santis, pièce amputée d'un de ses côtés. Lui, il était un tsunami, lui, il ne vivait que pour l'adrénaline, la carcasse ne pouvait se mouvoir si elle n'était pas appeler par la nouveauté ou le danger. L'esprit en alerte alors que l'autre se préparait à lui narrer une «sordide» histoire. Les mots ne pouvaient être mieux choisi pour éveiller l’intérêt du macabre marchand d'art. «Hm.» Rattrapa ce collier avec lequel il jouait avant l'arrivée du maître des lieux, et se remit, inconsciemment, à faire rouler les perles entre son pouce et son majeur. «J'ai entendu plus sordide.» avoua t-il dans un soupir, la mine déçue, il continuait pourtant de méditer sur cette histoire. Le roulement des perles gagnant en vitesse à mesure que ses méninges s'activaient. «Je suis trop têtu pour céder quoi que ce soit à l'ennemi, c'est l'un de mes défauts. Cela agace particulièrement le Sirius, d'ailleurs. A vrai dire, je pense que lorsque viendra l'heure de mon règne, il sera plus aisé de me mettre à mort que de me voir capituler.» Lui livrait, sans crainte, le fil de ses pensées. «Mais, voyez-vous, Monsieur, j'ai beau y réfléchir, je ne parviens pas à avoir la certitude, que lorsque mon temps viendra et que les Vautours sortiront dans leur tanières, vous ne ferez pas partit des piafs qui voleront au dessus de ma tête.» Accrocha à nouveau ses iris à celles du dit piaf. «On dit que le savoir, c'est le pouvoir. Et j'imagine qu'au sein de votre coventus, tous doivent être particulièrement attachés à cette expression. Come faccio a sapere che non hai già tutto il potere ?» Involontaire passage à l'italien, les pensées jaillissant sans que son cerveau n'en contrôle le flux. Les perles brusquement stopper dans leurs roulements. Si l'homme ne comprenait pas encore sa langue, il ne ferait aucun doute qu'il essaierait de l'apprendre, sûrement trop envieux de comprendre les messes basses du futur leader de Nyankhe. «Je déteste ne pas savoir. Pas vous ?»
- trad:
- Comment puis-je savoir que vous n'avez pas déjà tous les pouvoirs ?
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L'italien à l'esprit aiguisé lui arrache un sourire. Un sourire franc, qui pour une fois n'est pas simplement présent pour les apparences.
« Le savoir est important, vous avez parfaitement raison, Veleno. »
Mais il ne fait pas tout. Table tapotée après avoir vidé son café. Paon qui puisqu'il est le maître de ces lieux et que personne ne pourras rien lui dire, s'autorise à sortir une cigarette pour continuer cette conversation. Paquet et briquet laissés à disposition du jeune apprenti de Sirius s'il souhaite l'accompagner. Longue bouffée de nicotine avant de relever les yeux vers De Santis.
« Lorsque je me sens perdu, j'aime regarder le passé pour en tirer des leçons. Et je ne considère pas Nyankhe comme mes ennemis. Nous partageons la même magie et nos divins sont liés l'un à l'autre. Je ne dois pas être le seul à me tourner vers de vieilles histoires, puisque certains membres de la famille Caelum ne semblent pas distinguer nos coventus, pensent que nous sommes les mêmes. Ils n'ont pas forcément tord. Mais c'est l'assurance qu'ils essayeront probablement de s'en prendre à vous. Et puisque vous êtes bien plus têtu que moi, il serait dommage de voir une si jolie tête rouler. »
Cendre de clope disposée dans sa tasse vide, en cendrier improvisé. Qu'importe que la porcelaine coûte cher, les larbins la laveront en râlant. Le Paon n'a pas de considération pour ceux et celles qui ne sont personne dans ce monde.
« Le savoir cependant, ce n'est pas le pouvoir. Power is power. Comprenez vous pourquoi je ne considère pas votre spontanéité comme un vilain défaut mais comme une qualité ? Nous les Amjhir, sommes plus impulsifs que Nyankhe. Dieu de la foudre mais aussi de la colère. N'oublions jamais nos racines divines. C'est votre divin qui a apaisé le mien en naissant d'un merveilleux rêve. »
L'existence et l'influence des divins n'est pas discutée par Shigure. Contrairement aux humains qui se sont tournés vers de faux dieux, lui croit dur comme fer qu'il y a de bonnes leçons à tirer des enfants de la Divinité-Mère.
« Je vous assure donc aujourd'hui qu'en cas de besoin, Amjhir soutiendras Nyankhe. C'est une promesse bien informelle je vous l'accorde mais je n'hésiterais pas à la réitérer si malheureusement, votre coventus se trouve en mauvaise posture. Que ce soit sous le règne de votre Sirius actuel, ou sous le votre. »
A condition que l'apprenti ne le trahisse pas au profit de Dohva. Mais le Paon se garde bien de préciser une telle chose, tout comme personne ne lit jamais les petites lettres tout en bas d'un contrat.
« Espérons cependant que la paix règneras. Je crois fermement qu'un accord et une très bonne entente entre nos coventus est tout à fait possible. Ce n'est malheureusement pas le moment d'officialiser une telle chose. Parce que vous n'êtes pas le Sirius, parce qu'une déclaration publique jetterai de l'huile sur le feu et ne ferait qu'enrager Dohva sans bonne raison. Croyez-moi, je ne tiens pas à mettre la communauté en péril. »
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Haussa un sourcil en voyant le maître des lieux sortir cigarettes et briquet, dévisagea un instant le paquet avant d'offrir toute son attention à cet homme qui prit soin de répondre à ses interrogations. Glissa les mains dans les poches de sa veste, échouée sur le dossier de la chaise et en extirpa un paquet ébène. Attrapa du bout des doigts une cigarette aussi noire que ses ongles, la coinça au bord de ses lèvres et l'alluma, à l'aide du briquet laissé à sa disposition, les yeux toujours rivés dans ceux du japonais. Jugeait, silencieusement, l'homme qui lui faisait face. Se demandait si, malgré son évident penchant pour la manipulation, il pouvait lui offrir une infime confiance. Tira une taffe, profita du silence, n'entendit que le feu qui consumait le tube du nicotine et le bruit de pages vivement tournées. «Dans ce cas, je me contenterai de cette officieuse promesse.» Imitant le plus âgé, il déposa ses cendres dans la tasse vidée, ayant complètement délaissé ce café qu'on lui avait servit et dont il n'avait bu qu'une gorgée. «Je veux bien vous croire lorsque vous dites ne pas vouloir nuire à la Communauté. Il faut dire que cette vie à quelques avantages. La ville n'est pas si laide, la population pas si désagréable, si l'on excepte la présence de quelques vautours, et la barrière assure un certaine sécurité. Je m'y serais peut être installer plus tôt si il ne faisait pas si froid.» Décrocha ses prunelles du petit homme et les laissa à nouveau vadrouiller, scrutant les environs. «Cependant, je crains que la paix ne puisse durer. Beaucoup de tensions traversent cette petite ville, tout les coventus se sont, avec le temps, fait des ennemis. Il n'y aura pas longtemps à attendre avant qu'un autre conflit éclate. Et il pourrait aussi bien concerner Dovha que, disons, Xinthris.» Eut une pensée pour cette tête d'animal mort retrouvée accrochée à la porte du domicile de sa sœur et de sa chère et tendre. Union inter-coventus ayant fortement déplu aux deux camps. «Le fait est que, nous, chefs et apprentis, sommes terriblement égoïstes et qu'aucun n'est prêt ou ne sera prêt à faire de concession. Jamais je ne tendrais la main aux dirigeants ennemis, comme jamais plus vous ne tendrez la joue à la Fondatrice.» Lèvres étirées en un doux sourire et épaules haussées en signe de dépit, italien résigné face à l'ineffable entropie. «Je me demande qui donnera le premier coup. Peut-être devrais-je me remettre à la divination, j'ai toujours eut le chic pour recevoir une nuée de mauvais augures.» Triste ricanement trancha l'air de la bibliothèque, la chaire brûlée du bouc se rappelant à sa mémoire, anomalie dans la composition de ses muscles, crut réentendre le bruit des dents claquées avec trop d'empressement, la dernière prédiction qui n'avait pu être éviter, aurait du agir au lieu de laisser son reflet périr. Se demanda si, cette fois, il agirait. Cette bataille mériterait-elle d'être menée ? Et combien de plumes serait-il prêt à y laisser ?
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